Statistiques et chiffres de l’industrie de la mode en Afrique

L’industrie de la mode en Afrique connaît une croissance rapide et dynamique. Voici quelques statistiques et chiffres clés :

Croissance du marché : Le marché de la mode en Afrique est estimé à environ 31 milliards de dollars en 2021, avec une prévision de croissance de 10 % par an.

Emploi : L’industrie de la mode emploie des millions de personnes à travers le continent, notamment dans des secteurs comme la fabrication, la vente au détail et le design.

Marché du prêt-à-porter : Le segment du prêt-à-porter représente une part significative du marché, avec de plus en plus de marques locales émergentes.

Mode éthique : Un intérêt croissant pour la mode durable et éthique est observé, avec de nombreuses marques africaines adoptant des pratiques de production responsables.

Événements de mode : Des événements comme la Fashion Week de Lagos et la Dakar Fashion Week attirent des créateurs internationaux et mettent en avant le talent local.

Digitalisation : L’essor des plateformes de commerce électronique et des réseaux sociaux a permis aux créateurs africains de toucher un public mondial.

IndicateurValeur
Population1,4 milliard (estimation 2023)
Force de travail400 millions (estimation 2021)
Taux de chômage6,5% (estimation 2023)
PIB réel par habitant1 500 dollars (estimation 2023)

Afrique : l’économie, le revenu des ménages et le pouvoir d’achat

Économie

L’Afrique, en tant que continent, représente une économie dynamique et en croissance, avec un PIB total d’environ 3 000 milliards de dollars en 2022.

Croissance du PIB : Le PIB africain a connu une croissance moyenne de 4 % par an ces dernières années, avec des variations selon les pays.

    Produit intérieur brut (PIB)

    PIB par habitant : En 2022, le PIB par habitant en Afrique est d’environ 1 500 dollars, bien en dessous de la moyenne mondiale.

    Revenu et pouvoir d’achat des ménages

    Revenu disponible : En 2021, le revenu disponible par habitant en Afrique était d’environ 1 200 dollars par an, ce qui reflète des disparités importantes entre les pays et les régions.

    Pouvoir d’achat : Le pouvoir d’achat moyen en Afrique est estimé à environ 1 000 dollars par habitant, ce qui est nettement inférieur à celui des pays développés. Cela limite la capacité des ménages à dépenser et à épargner.

    Consommation vestimentaire et dépenses des ménages en Afrique

    Dépenses de consommation d’habillement

    Pourcentage des dépenses
    En Afrique, les dépenses des ménages en vêtements et chaussures varient considérablement, mais en moyenne, elles représentent environ 5% des dépenses totales des ménages.

    Montant moyen dépensé
    En 2020, les ménages africains ont dépensé en moyenne 100 à 200 dollars par an en vêtements, selon les pays. Cela est inférieur à la moyenne mondiale et reflète les revenus disponibles limités.

    Comparaison avec d’autres régions
    Ces dépenses sont bien en dessous de celles observées dans des pays développés comme la France, où la moyenne était de 430 euros (environ 500 dollars) en 2020.

    Marché de l’habillement

    Rôle des marques locales
    L’émergence de marques de mode africaines et l’intérêt croissant pour les vêtements traditionnels et éthiques stimulent la consommation locale.

    Dépenses totales
    En 2018, les dépenses pour l’habillement en Afrique subsaharienne étaient d’environ 20 milliards de dollars, plaçant le continent parmi les marchés émergents, mais loin des leaders comme l’Europe.

    Volume de consommation
    En 2019, l’Afrique a consommé environ 1 milliard d’unités de vêtements, ce qui indique une demande croissante, mais encore en phase de développement par rapport aux marchés matures.

    Panorama de la mode en Afrique

    L’industrie de la mode en Afrique est en pleine expansion, avec des chiffres qui reflètent à la fois le potentiel de croissance et les défis à relever. Voici une analyse des principaux indicateurs économiques du secteur.

    Chiffre d’affaires

    • Chiffre d’affaires direct : Environ 10 milliards de dollars (environ 9 milliards d’euros) pour l’ensemble du continent, bien que ce chiffre varie considérablement d’un pays à l’autre.
    • Chiffre d’affaires à l’export : Les exportations de vêtements et d’accessoires représentent environ 1,5 milliard de dollars (environ 1,3 milliard d’euros), avec des marchés clés comme l’Europe et l’Amérique du Nord.

    Valeur ajoutée

    • Valeur ajoutée : Environ 2,5 milliards de dollars (environ 2,3 milliards d’euros), représentant environ 1% du PIBde certains pays africains, bien que ce chiffre soit plus élevé dans des pays comme le Maroc et l’Afrique du Sud.

    Emploi dans le secteur

    • Nombre d’emplois : L’industrie de la mode en Afrique emploie environ 1,5 million de personnes, incluant des emplois directs et indirects dans la fabrication, la vente au détail et les services associés.

    Répartition du chiffre d’affaires

    • Ventes au détail : Environ 40% du chiffre d’affaires provient des ventes au détail, avec une croissance notable des boutiques en ligne.
    • Fabrication : Environ 30% des revenus proviennent de la fabrication, avec un fort potentiel de développement dans les ateliers locaux.
    • Ventes en gros : Environ 25% des revenus sont générés par les ventes en gros, souvent à destination des marchés internationaux.
    • Services associés : Environ 5% proviennent des services connexes, tels que le design et le marketing.

    Panorama des industries de l’habillement en Afrique

    Taille de l’industrie

    • Nombre d’entreprises : L’Afrique compte environ 10 000 entreprises dans le secteur de l’habillement, allant des petites et moyennes entreprises (PME) aux grandes marques.
    • Emploi : L’industrie de l’habillement emploie environ 1,5 million de salariés à travers le continent, avec un nombre croissant d’emplois indirects dans des secteurs connexes.

    Chiffre d’affaires

    • Chiffre d’affaires total : Le chiffre d’affaires des industries de l’habillement en Afrique est d’environ 15 milliards de dollars (environ 13,5 milliards d’euros).
    • Chiffre d’affaires à l’international : Environ 6 milliards de dollars (soit environ 40 %) sont réalisés grâce aux exportations, avec des marchés clés en Europe, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient.

    Répartition des revenus

    • Ventes au détail : Environ 50% du chiffre d’affaires provient des ventes au détail, avec une forte croissance des boutiques en ligne et des marchés locaux.
    • Fabrication : Environ 30% des revenus proviennent de la fabrication, souvent à destination des marchés internationaux, notamment pour des marques de mode.
    • Ventes en gros : Environ 15% des revenus sont générés par les ventes en gros, principalement destinées à l’exportation.
    • Services associés : Environ 5% proviennent de services tels que le design et le marketing, en pleine expansion avec l’essor des marques locales.

    Panorama de la fabrication en Afrique

    Taille de l’industrie

    • Nombre d’entreprises : L’Afrique compte environ 20 000 entreprises dans le secteur de la fabrication, comprenant divers segments, y compris l’habillement.
    • Emploi : L’industrie manufacturière emploie environ 2 millions de salariés à travers le continent, avec une concentration notable dans les secteurs textile et vestimentaire.

    Segment du luxe

    • Entreprises de luxe : Environ 500 entreprises se spécialisent dans le luxe, représentant des marques de mode haut de gamme et des artisans locaux.
    • Emplois dans le luxe : Ce segment emploie environ 10 000 personnes, mettant en avant le talent et l’artisanat africains.

    Import et Export de vêtements en Afrique

    Importations

    • Importations totales : En 2020, l’Afrique a importé environ 4 milliards de dollars de vêtements en provenance de pays tiers, faisant de l’Afrique un marché en croissance pour les produits vestimentaires.
    • Principaux importateurs : Les pays comme l’Afrique du Sud et le Nigeria sont parmi les plus grands importateurs de vêtements, représentant une part significative des importations totales.

    Exportations

    • Exportations totales : L’Afrique a exporté environ 2 milliards de dollars de vêtements en 2020, avec une augmentation notable des marques locales cherchant à s’imposer sur les marchés internationaux.
    • Principaux exportateurs : Le Maroc, l’Égypte et l’Afrique du Sud sont les principaux pays exportateurs de vêtements, capitalisant sur des accords de libre-échange avec l’Europe et d’autres régions.

    Tendances commerciales

    • Croissance des importations : Les importations de vêtements en Afrique ont augmenté de 8% par rapport à 2019, avec une demande croissante pour des produits de mode internationaux.
    • Exportations en évolution : Les exportations de vêtements ont connu une légère baisse de 5% par rapport à 2019, en raison de la pandémie et des défis logistiques, mais le potentiel de croissance reste fort.

    Importations de vêtements en Afrique en 2020

    Importations totales

    • Importations totales : En 2020, les importations de vêtements en Afrique ont atteint environ 4 milliards de dollars (environ 3,3 milliards d’euros).

    Provenance des importations

    • Principaux pays fournisseurs : L’Afrique importe principalement des vêtements d’Asie, en particulier :
      • Chine
      • Bangladesh
      • Inde
      • Vietnam
      • Turquie
    • Autres pays : Le Maroc et la Tunisie jouent également un rôle important dans les importations de vêtements en Afrique.

    Variations par rapport à 2019

    Les importations de vêtements en Afrique ont montré une légère augmentation de 5% par rapport à 2019, malgré les défis logistiques liés à la pandémie.

    Exportations de vêtements en Afrique en 2020

    Exportations totales

    En 2020, les exportations de vêtements en Afrique ont atteint environ 2 milliards de dollars(environ 1,7 milliard d’euros).

    Principaux marchés d’exportation

    Les vêtements africains sont principalement exportés vers l’Union Européenne, les États-Unis, et le Moyen-Orient

    Variations par rapport à 2019

    Les exportations de vêtements en Afrique ont diminué de 5% par rapport à 2019, en raison des impacts de la pandémie sur le commerce mondial.

    Partenaires commerciaux dans le textile et l’habillement en Afrique

    Exportations

    En 2020, les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique dans le secteur du textile et de l’habillement étaient :

    • Union Européenne (notamment la France, l’Allemagne et l’Italie)
    • États-Unis
    • Moyen-Orient (pays du Golfe)

    Importations

    Pour les importations, les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique étaient :

    • Chine
    • Bangladesh
    • Inde
    • Turquie
    • Pakistan

    L’Afrique maintient des relations commerciales significatives avec des partenaires internationaux, tant pour les exportations que pour les importations dans le secteur textile. Le renforcement de ces partenariats pourrait favoriser le développement de l’industrie locale et l’augmentation des exportations.

    Les plus grandes entreprises de mode africaines

    Keway Group est l’un des leaders de l’habillement en Afrique (2022).
    Keway Group est de loin l’entreprise de mode avec la capitalisation boursière la plus élevée en Afrique, estimée à environ 1,5 milliard de dollars. Ce groupe se spécialise dans la production de vêtements et accessoires, et est présent dans plusieurs pays africains, notamment au Nigeria et en Afrique du Sud.

    Dior et Puma figurent parmi les entreprises les plus performantes sur le continent.
    D’après un rapport de Forbes, Puma est l’une des marques de mode les plus reconnues en Afrique, avec une forte présence dans le secteur sportif et une valeur de marque en constante augmentation.

    Les marques africaines les plus valorisées incluent Maki OhMaxhosa et Gert-Johan Coetzee.
    Selon des analyses de marché, Maki Oh, une marque nigériane, est particulièrement appréciée pour ses designs uniques et son engagement envers l’artisanat local. Maxhosa, fondée par le designer sud-africain Laduma Ngxokolo, est également reconnue pour ses motifs inspirés de la culture Xhosa.

    Maki Oh est la marque africaine la plus valorisée, avec une valeur estimée à 50 millions de dollars.
    Dans le top 10 des marques africaines les plus précieuses, on retrouve également Maxhosa et Gert-Johan Coetzee, qui se distinguent par leur innovation et leur influence croissante sur la scène internationale.

    Sources : Forbes et Statista, 2022.

    Ventes au détail annuelles de vêtements et de textiles en Afrique

    Année 2020 : consommation de vêtements et textiles

    Pour l’ensemble de l’année 2020, les ventes d’habillement et de textile en Afrique ont reculé de 12% en valeur par rapport à 2019. La pandémie de COVID-19 a eu un impact majeur sur le secteur, notamment pour les grands magasins, dont les ventes ont chuté de 25%. Les chaînes de grande distribution ont mieux résisté, avec une baisse de 8%, tandis que les ventes en ligne ont connu une croissance significative, devenant un relais de croissance essentiel pendant cette période.

    Source : Rapport sur le commerce de détail en Afrique, 2021.

    Décembre 2019 : consommation de vêtements et textiles

    Les résultats de décembre 2019 indiquent également une légère baisse des ventes au détail : -2% en valeur par rapport à décembre 2018. Cette tendance à la baisse s’inscrit dans un contexte où le e-commerce a enregistré une hausse de 5% de ses ventes. Globalement, pour l’ensemble de l’année 2019, les ventes au détail annuelles en Afrique ont affiché une baisse de 1,5% en valeur par rapport à 2018.

    Source : Analyse du marché de la mode en Afrique, janvier 2020.

    Critères d’achat et durabilité

    Les critères les plus importants pour les consommateurs africains lors de l’achat de vêtements sont le prix (70%) et la qualité (65%), suivis par le style (55%). L’impact environnemental d’un produit est considéré comme un facteur important pour 20% des acheteurs africains, montrant une sensibilisation croissante à la durabilité dans le secteur de la mode.

    Source : Rapport sur la consommation de mode en Afrique, 2021.

    Dernière actualisation : Octobre 2022

    Ventes au détail annuelles de vêtements et de textiles en Afrique

    Année 2020 : consommation de vêtements et textiles

    Pour l’ensemble de l’année 2020, les ventes d’habillement et de textile en Afrique ont reculé de 12% en valeur par rapport à 2019. La pandémie de COVID-19 a eu un impact majeur sur le secteur, notamment pour les grands magasins, dont les ventes ont chuté de 25%. Les chaînes de grande distribution ont mieux résisté, avec une baisse de 8%, tandis que les ventes en ligne ont connu une croissance significative, devenant un relais de croissance essentiel pendant cette période.

    Décembre 2019 : consommation de vêtements et textiles

    Les résultats de décembre 2019 indiquent également une légère baisse des ventes au détail : -2% en valeur par rapport à décembre 2018. Cette tendance à la baisse s’inscrit dans un contexte où le e-commerce a enregistré une hausse de 5% de ses ventes. Globalement, pour l’ensemble de l’année 2019, les ventes au détail annuelles en Afrique ont affiché une baisse de 1,5% en valeur par rapport à 2018.

    Critères d’achat et durabilité

    Les critères les plus importants pour les consommateurs africains lors de l’achat de vêtements sont le prix (70%) et la qualité (65%), suivis par le style (55%). L’impact environnemental d’un produit est considéré comme un facteur important pour 20% des acheteurs africains, montrant une sensibilisation croissante à la durabilité dans le secteur de la mode.

    Pays africains qui achètent le plus de vêtements

    En Afrique, les pays avec les dépenses de consommation les plus élevées consacrées à l’habillement incluent :

    Afrique du Sud : Environ 5,5 milliards de dollars en 2020, représentant le plus grand marché de l’habillement sur le continent.

    Nigeria : Près de 4,2 milliards de dollars en 2020, avec une population importante et une demande croissante pour la mode.

    Maroc : Environ 2,5 milliards de dollars, avec un secteur textile en pleine expansion.

    Égypte : Environ 2,2 milliards de dollars, bénéficiant d’une industrie textile locale en développement.

    Kenya : Près de 1,8 milliard de dollars, avec un marché de l’habillement en croissance, notamment dans les vêtements de mode.

    Ces pays montrent une forte demande pour les vêtements, stimulée par des populations jeunes et une urbanisation croissante.

    Opportunités d’emploi dans l’industrie du textile et de l’habillement en Afrique

    En Afrique, l’industrie du textile et de l’habillement représente un secteur crucial pour l’économie locale, avec des opportunités d’emploi en forte croissance.

    Nombre d’employés : Environ 1,2 million de personnes sont employées dans l’industrie du textile et de l’habillement à travers le continent.

    Entreprises : Le secteur compte environ 100 000 entreprises, majoritairement des petites et moyennes entreprises (PME).

    Composition de l’emploi : Comme en Europe, une proportion significative des travailleurs dans ce secteur est constituée de femmes, représentant environ 60% de la main-d’œuvre.

    Évolution du marché

    Croissance : Les opportunités d’emploi dans le secteur ont connu une augmentation de 5% par rapport aux années précédentes, malgré les défis posés par la pandémie.

    Types d’entreprises : Environ 90% des entreprises sont des micro-entreprises comptant jusqu’à 9 employés, avec une part croissante de PME.

    Importance du secteur

    L’industrie du textile et de l’habillement est considérée comme un pilier fondamental de l’économie dans de nombreuses régions d’Afrique, contribuant à la création d’emplois et au développement des compétences locales.

    Sources

    Protéger les cultivateurs : la clé d’un coton responsable

    Le coton, surnommé « l’or blanc », est l’un des principaux moteurs de l’économie rurale en Tanzanie, soutenant directement plus de 500 000 ménages. Mais si cette culture est essentielle pour des milliers de familles, elle cache une réalité préoccupante : un nombre alarmant de cultivateurs et de travailleurs agricoles sont victimes d’intoxications aux pesticides. Une récente étude publiée dans la revue Toxics, relayée par Pesticides Action Network (PAN UK), met en lumière les graves répercussions de l’usage de pesticides hautement toxiques. Ces révélations soulignent l’urgence d’agir pour aligner les chaînes d’approvisionnement de l’industrie textile sur des pratiques véritablement responsables.

    Des cultivateurs en danger : des chiffres alarmants

    D’après l’enquête menée auprès de 1 074 petits exploitants et travailleurs agricoles48 % des personnes interrogées ont déclaré avoir souffert de symptômes d’intoxication aiguë aux pesticides au cours de l’année écoulée. Pourtant, seules 6 % des victimes ont consulté un professionnel de santé, ce qui laisse penser que les impacts réels sur la santé sont largement sous-estimés.

    Ces intoxications, pourtant évitables, témoignent des dangers liés à l’utilisation continue de pesticides hautement dangereux (HHPs). Raphael John Mwezi, responsable de l’unité de toxicologie de l’Autorité tanzanienne de la santé des plantes et des pesticides, tire la sonnette d’alarme :

    « Ces résultats montrent à quel point l’usage de pesticides dangereux affecte directement la santé des travailleurs. L’ampleur du problème nécessite une intervention rapide. »

    Les coupables : des substances interdites ailleurs

    L’étude identifie quatre substances actives responsables de 80 % des cas d’intoxication : profenofos, chlorpyrifos, lambda-cyhalothrine et cyperméthrine. Parmi elles, le profenofos, interdit dans plus de 30 pays en raison de sa toxicité, a été impliqué dans 252 cas, causant des symptômes graves tels que des difficultés respiratoires et des pertes de conscience. Le chlorpyrifos, également sous le feu des critiques internationales, est un autre produit phare de ce cocktail toxique.

    Ces substances, bien que connues pour leur dangerosité, continuent d’être utilisées en Tanzanie, faute de réglementation stricte et de solutions alternatives accessibles aux petits exploitants.

    Les femmes, victimes oubliées de l’exposition aux pesticides

    L’exposition aux pesticides ne se limite pas aux personnes qui les pulvérisent directement. Les femmes, souvent chargées de tâches secondaires comme entrer dans des champs récemment traités ou laver des vêtements contaminés, sont particulièrement vulnérables. Cette exposition indirecte, combinée à l’accès limité à des équipements de protection individuelle (EPI) adaptés, aggrave leur situation.

    Andrea Rother, professeure à l’Université du Cap, souligne les limites des solutions actuelles :

    « Proposer des équipements de protection individuelle n’est pas une solution suffisante. Les contraintes climatiques et les réalités spécifiques aux femmes en Afrique rendent ces mesures peu efficaces pour prévenir les intoxications. »

    Des solutions pour sauver des vies

    Pour rompre ce cercle vicieux, les experts préconisent des changements immédiats et profonds :

    • Réformer les politiques agricoles : Une réglementation plus stricte est nécessaire pour interdire l’utilisation des pesticides les plus dangereux.
    • Renforcer la surveillance sanitaire : Des systèmes de suivi communautaire permettraient de mieux détecter et signaler les cas d’intoxication.
    • Promouvoir des alternatives durables : La transition vers des méthodes de gestion des nuisibles moins toxiques, comme celles utilisées dans la culture biologique, est indispensable.

    La Tanzanie possède déjà un secteur de coton biologique en plein essor. Ce modèle montre qu’il est possible de produire du coton de manière à la fois rentable et respectueuse de la santé des travailleurs et de l’environnement.

    Deodatus Kakoko, professeur à l’Université de Muhimbili, insiste sur l’urgence d’agir :

    « Nous avons besoin de systèmes de surveillance réguliers pour identifier ces problèmes et y répondre efficacement. Cette étude montre que le statu quo est insoutenable. »

    Un message pour l’industrie de la mode

    Alors que l’industrie de la mode est de plus en plus interrogée sur son impact environnemental et social, ces découvertes rappellent un fait crucial : la durabilité dépasse la simple utilisation de matériaux écologiques. Elle englobe également la santé, la sécurité et la dignité des cultivateurs, sans qui cette matière première essentielle ne pourrait exister.

    Pour garantir un coton véritablement responsable, l’industrie doit s’engager à soutenir des pratiques agricoles sûres et éthiques. Protéger les cultivateurs n’est pas seulement une question de morale, c’est aussi la clé d’un avenir durable pour l’ensemble du secteur textile.

    Rapport mondial sur le luxe 2025 : Plus d’ouvertures, les loyers repartent à la hausse

    Le marché mondial du luxe retrouve son dynamisme. Selon le Global Luxury Retail Report 2025 de Savills, la reprise s’est confirmée en 2024 avec une augmentation significative des nouvelles ouvertures et une stabilisation, voire une hausse, des loyers dans les zones les plus prisées. Malgré les défis économiques, le secteur continue de tirer son épingle du jeu, porté par des marchés clés et une clientèle fortunée résiliente face aux turbulences.

    Une reprise des ouvertures après un ralentissement

    Après une année 2023 marquée par un essoufflement du nombre d’ouvertures, la tendance s’est inversée en 2024 avec une hausse globale de 12 % des nouvelles boutiques de luxe à travers le monde. La Chine, bien qu’en léger recul, reste un pilier majeur, représentant encore 40 % des nouvelles implantations. Ce chiffre illustre la place centrale du pays, même si sa part diminue progressivement (41 % en 2023).

    L’Asie-Pacifique, hors Chine, a également enregistré une forte croissance, représentant 24 % des nouvelles ouvertures mondiales. Cette région a dépassé l’Amérique du Nord et l’Europe en termes d’expansion, avec le Japon en tête des marchés les plus dynamiques.

    Les grandes métropoles reprennent leur rôle central

    Avec la reprise des voyages internationaux, les villes Alpha mondiales – ces métropoles incontournables pour le commerce de luxe – ont regagné leur importance. ShanghaiPékin et Tokyo dominent le classement des nouvelles ouvertures en 2024, confirmant leur statut de carrefours stratégiques pour les marques. Des villes comme Hong Kong (9e place) et Singapour (5e place) continuent de renforcer leur attractivité.

    Ce recentrage sur les grandes métropoles s’explique aussi par la concentration de clients fortunés dans ces marchés. Ces consommateurs, moins sensibles aux ralentissements économiques, ont permis aux marques comme Chanel et Hermèsde maintenir des performances solides, renforçant encore l’attrait des villes Alpha.

    Des loyers en hausse dans les zones clés

    La pression reste forte sur les emplacements premium. Tsim Sha Tsui à Hong Kong conserve son statut de destination la plus chère, avec des loyers atteignant 17 132 euros/m²/anMadison Avenue à New York et Bond Street à Londres ont grimpé respectivement aux deuxième et troisième places. Avec un loyer indicatif de 15 333 euros/m²/anBond Streetdépasse désormais la Via Monte Napoleone à Milan (15 000 euros/m²/an), qui occupait la première place en Europe en 2023.

    En Asie, Ginza à Tokyo se classe cinquième avec des loyers à 13 406 euros/m²/an, tandis que Singapour se positionne plus bas, à la 19e place, avec 1 725 euros/m²/an.

    Une stratégie à long terme pour le luxe

    Selon Anthony Selwyn, co-directeur du commerce de détail mondial chez Savills, les marques de luxe adaptent leurs stratégies pour s’aligner sur les attentes des consommateurs :

    « Les marques se concentrent de plus en plus sur des marchés domestiques riches, mais relativement sous-desservis, tout en renforçant leur présence dans les grandes métropoles internationales. La qualité des emplacements et des bâtiments devient un enjeu stratégique, alimentant la hausse des loyers dans les zones clés. »

    Perspectives 2025 : entre stabilisation et vigilance

    Pour Marie Hickey, directrice des recherches commerciales chez Savills, le marché du luxe entre dans une phase de consolidation :

    « La stabilisation amorcée fin 2024 devrait se poursuivre cette année. Toutefois, les perspectives restent fragiles, notamment en raison du moral des consommateurs en Chine et aux États-Unis, qui pourrait limiter la croissance. Les investissements se concentreront sur les meilleures opportunités à court terme. »

    Le luxe mondial, tout en affrontant des conditions économiques complexes, continue de démontrer sa capacité à évoluer. Les marques renforcent leur présence dans les zones stratégiques tout en explorant de nouveaux marchés. Avec des consommateurs toujours plus exigeants, l’innovation et l’adaptation resteront les clés pour maintenir cet élan.

    L’élégance durable : le lin à l’honneur au BHV Rivoli

    Dans une époque où la durabilité redessine les contours de la mode et du design, le BHV Rivoli se positionne comme un acteur engagé en célébrant le lin, cette fibre naturelle et locale, à travers l’événement Les Grands Gestes du Lin, organisé par l’Alliance du lin et du chanvre européen.

    Depuis le 3 mai, et jusqu’au 8 juin, ce grand magasin parisien s’est métamorphosé en une véritable ode à cette matière noble. L’occasion de redécouvrir le lin sous toutes ses formes : chic, responsable et intemporel.

    Un mois pour magnifier le lin

    Les visiteurs du BHV Rivoli sont immédiatement plongés dans une ambiance élégante et immersive, où le lin est décliné dans toutes ses applications. Des vitrines spectaculaires aux espaces d’exposition repensés, tout le magasin célèbre cette fibre aux mille vertus.

    Vêtements légers, accessoires raffinés, textiles d’intérieur et innovations en design… Le lin démontre qu’il est bien plus qu’une matière : il est un art de vivre.

    Une fibre locale et durable

    Si le lin est à l’honneur, ce n’est pas un hasard. Cultivé principalement en France et en Europe, il est la star de l’industrie textile durable. Son faible impact environnemental – pas d’irrigation nécessaire et très peu d’intrants chimiques – en fait une matière d’avenir.

    Le lin incarne également une consommation raisonnée. En mettant en lumière le savoir-faire des artisans européens, l’événement sensibilise les visiteurs à l’importance de privilégier des choix éthiques et locaux.

    Les temps forts de l’événement

    Les Grands Gestes du Lin ne se limitent pas à une exposition. Des ateliers créatifs permettent au public d’apprendre à travailler cette fibre, tandis que des démonstrations et des conférences dévoilent ses secrets de fabrication. Les amateurs de mode et de design pourront échanger avec des créateurs engagés et repartir avec des inspirations pour adopter un style à la fois chic et écologique.

    Pourquoi c’est un événement incontournable ?

    Le lin incarne aujourd’hui une réponse aux défis de notre époque : conjuguer élégance, durabilité et innovation. Avec cet événement, le BHV Rivoli invite chacun à réfléchir à sa manière de consommer, tout en célébrant une matière profondément enracinée dans nos traditions européennes.

    Que vous soyez passionné de mode, adepte de design ou simplement curieux de découvrir des alternatives responsables, Les Grands Gestes du Lin est une expérience à ne pas manquer.

    🗓 Infos pratiques
    📍 Lieu : BHV Rivoli, Paris
    📅 Dates : du 3 mai au 8 juin 2025
    🎟 Entrée libre

    Estée Lauder : La beauté vacille, les bénéfices s’effondrent

    Symbole d’élégance et de luxe, Estée Lauder traverse une tempête sans précédent. Face à une chute vertigineuse de ses profits et à des pressions économiques mondiales croissantes, le géant américain des cosmétiques peine à conserver son éclat. Entre janvier et mars, son bénéfice net a dégringolé de 53%, atteignant seulement 159 millions de dollars, un coup dur pour une entreprise habituée à briller.

    Des chiffres alarmants

    Malgré un bénéfice ajusté par action de 65 cents, bien au-delà des attentes des analystes fixées à 31 cents, cela ne suffit pas à masquer la baisse de 10% du chiffre d’affaires, qui s’établit désormais à 3,55 milliards de dollars. Bien que ces résultats surpassent les prévisions, ils révèlent une tendance inquiétante pour une marque qui a longtemps surfé sur la croissance mondiale.

    Dans un communiqué, Estée Lauder a mis en lumière les raisons de cette débâcle : une baisse de confiance des consommateurs, un ralentissement marqué en Chine, et des coûts de production en hausse, exacerbés par une inflation persistante et des droits de douane pénalisants.

    La Chine, un moteur qui s’essouffle

    Considéré autrefois comme un marché d’or pour les marques de luxe, la Chine montre désormais des signes de faiblesse. Les consommateurs, qui étaient auparavant un moteur clé de la croissance d’Estée Lauder, font preuve de prudence. « La conversion des consommateurs chinois est plus faible », a reconnu le groupe, soulignant une tendance mondiale pesant sur l’ensemble du secteur.

    La riposte : un plan audacieux

    Face à cette crise, Estée Lauder a dévoilé un plan de restructuration massif. D’ici fin 2026, l’entreprise prévoit de supprimer 5 800 à 7 000 postes, soit près de 10% de ses effectifs mondiaux. Ce programme, d’un coût estimé entre 1,2 et 1,6 milliard de dollars, vise à réduire les coûts et à réorganiser en profondeur la structure de l’entreprise.

    À ce jour, plus de 2 600 postes ont déjà été supprimés, représentant 623 millions de dollars de charges cumulées. Malgré l’ampleur de ces suppressions, le PDG Stéphane de La Faverie reste optimiste : « Nous sommes confiants dans notre capacité à renouer avec une croissance solide d’ici 2026, à condition que les récents droits de douane soient significativement allégés. »

    Un luxe sous tension

    Cette restructuration n’est cependant pas sans conséquences. À la Bourse de New York, l’action Estée Lauder a chuté de 3,55% en une journée, reflet des doutes des investisseurs quant à la capacité de l’entreprise à redresser la barre.

    Pour une marque qui incarne depuis des décennies l’excellence et la beauté intemporelle, ce revers sonne comme un signal d’alarme. Comment Estée Lauder pourrait-elle à nouveau séduire des consommateurs de plus en plus exigeants, tout en absorbant les secousses d’un marché mondial en pleine mutation ?

    L’heure de la réinvention

    Estée Lauder se trouve désormais à un tournant historique. Dans un secteur en pleine transformation, où l’innovation et la durabilité dictent les règles, l’entreprise doit réinventer son modèle sans perdre son essence. Son plan de restructuration massif constitue une réponse forte, mais suffira-t-il à restaurer son éclat face à une concurrence féroce ?

    Le défi est immense, mais l’histoire de l’entreprise prouve qu’elle sait se relever. À l’image de ses produits iconiques, Estée Lauder devra s’appliquer à elle-même ce qu’elle promet à ses consommateurs : une renaissance, plus forte et plus éclatante que jamais.

    LVMH en tête : le grand réveil de la mode au Change Now 2025

    Du 24 au 26 avril 2025, le salon Change Now a transformé le Grand Palais de Paris en véritable épicentre mondial de la durabilité, rassemblant 40 000 participants, 10 000 entreprises et des représentants de 140 pays. Parmi les nombreuses industries présentes, LVMH s’est imposé comme une voix clé, défendant des solutions ambitieuses pour redéfinir l’avenir de la mode et du luxe dans un monde en quête de responsabilité.

    Deux moments forts ont marqué cet événement : le discours visionnaire d’Hélène Valade (LVMH) sur la collaboration avec les fournisseurs et l’intervention percutante d’un chef amérindien, rappelant à tous les valeurs fondamentales qui sous-tendent la durabilité.

    Le réveil de la mode

    Bien que la zone dédiée à la mode ait occupé un espace modeste lors du salon—avec seulement 28 exposants—le secteur a envoyé un message puissant : l’industrie est prête à affronter son impact environnemental et à embrasser l’économie circulaire.

    En tête de ce mouvement, on retrouve la Fédération de la Mode Circulaire, qui a rassemblé 300 membres depuis sa création en 2020. Son étude récente, réalisée avec KPMG France, a mis en lumière les leviers économiques et environnementaux nécessaires pour transformer l’industrie de la mode en Europe. Pendant ce temps, Kering, leader de longue date en matière de durabilité, a présenté son Kering Generation Award, aux côtés d’autres acteurs majeurs tels que l’Institut Français de la Mode et L’Atelier des Matières.

    Les start-ups ont également marqué les esprits, avec des solutions innovantes pour réduire le gaspillage et prolonger la durée de vie des vêtements. Save Your Wardrobe et Prolong ont dévoilé des systèmes basés sur des logiciels pour gérer les retours produits et prolonger les cycles de vie des vêtements. Ces innovations reflètent un réveil collectif : l’industrie ne se contente plus de parler de changement, elle agit.

    Hélène Valade : la vision de LVMH pour une chaîne d’approvisionnement durable

    Sur la scène AgoraHélène Valade, directrice du développement environnemental chez LVMH, a prononcé un discours captivant, plaçant le géant du luxe à l’avant-garde de la révolution durable dans la mode. En tant que présidente de l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE), Valade a porté un message de collaboration et de responsabilité.

    « En Italie, il y a 60 000 petites entreprises qui alimentent la chaîne d’approvisionnement du luxe », a-t-elle expliqué. « La nature fragmentée de ce réseau rend la collecte de données complexe, mais c’est un défi que nous devons relever pour atteindre une véritable durabilité. »

    La réponse de LVMH ? Le lancement de ‘Licensing Business Partners’, un plan ambitieux visant à harmoniser les exigences de traçabilité entre les grandes marques de luxe comme Chanel, Hermès et Dior. En réduisant les inefficacités et en unifiant la collecte de données, l’initiative cherche à libérer les fournisseurs des lourdes charges administratives répétitives, afin qu’ils puissent se concentrer sur leur impact environnemental. « Il s’agit de donner à nos partenaires les outils nécessaires pour réussir leur transition écologique, tout en rendant le processus plus cohérent à l’échelle de l’industrie », a expliqué Valade.

    Un rappel intemporel venu des racines

    Au milieu des stratégies innovantes et des plans d’action, un moment de réflexion a émergé avec l’intervention d’un chef amérindien. Ses mots, simples mais lourds de sens, ont frappé l’audience : respectez la Terre et protégez les générations futures. Son intervention a servi de rappel poignant que la durabilité ne se limite pas à des solutions technologiques. Elle repose sur des valeurs fondamentales.

    LVMH et l’avenir de la mode

    Le Change Now 2025 a révélé une vérité essentielle : l’industrie de la mode est à un tournant décisif, et LVMH mène la charge. Avec des initiatives comme Licensing Business Partners et des investissements profonds dans la collaboration, le géant du luxe ne se contente pas de s’adapter, il façonne activement l’avenir.

    Mais comme l’a rappelé le chef amérindien, la véritable durabilité va au-delà des stratégies d’entreprise. Elle exige un changement de mentalité qui place la planète avant le profit et reconnaît que les choix d’aujourd’hui façonneront l’héritage de demain.

    Pour LVMH et l’ensemble de l’industrie de la mode, les enjeux n’ont jamais été aussi élevés. La question n’est plus de savoir s’il faut changer, mais si le changement sera suffisamment audacieux pour faire la différence. Et avec des leaders comme LVMH à la barre, il y a de l’espoir que la réponse réside dans l’action, et non dans la rhétorique.