Statistiques et chiffres de l’industrie de la mode en Afrique

L’industrie de la mode en Afrique connaît une croissance rapide et dynamique. Voici quelques statistiques et chiffres clés :

Croissance du marché : Le marché de la mode en Afrique est estimé à environ 31 milliards de dollars en 2021, avec une prévision de croissance de 10 % par an.

Emploi : L’industrie de la mode emploie des millions de personnes à travers le continent, notamment dans des secteurs comme la fabrication, la vente au détail et le design.

Marché du prêt-à-porter : Le segment du prêt-à-porter représente une part significative du marché, avec de plus en plus de marques locales émergentes.

Mode éthique : Un intérêt croissant pour la mode durable et éthique est observé, avec de nombreuses marques africaines adoptant des pratiques de production responsables.

Événements de mode : Des événements comme la Fashion Week de Lagos et la Dakar Fashion Week attirent des créateurs internationaux et mettent en avant le talent local.

Digitalisation : L’essor des plateformes de commerce électronique et des réseaux sociaux a permis aux créateurs africains de toucher un public mondial.

IndicateurValeur
Population1,4 milliard (estimation 2023)
Force de travail400 millions (estimation 2021)
Taux de chômage6,5% (estimation 2023)
PIB réel par habitant1 500 dollars (estimation 2023)

Afrique : l’économie, le revenu des ménages et le pouvoir d’achat

Économie

L’Afrique, en tant que continent, représente une économie dynamique et en croissance, avec un PIB total d’environ 3 000 milliards de dollars en 2022.

Croissance du PIB : Le PIB africain a connu une croissance moyenne de 4 % par an ces dernières années, avec des variations selon les pays.

    Produit intérieur brut (PIB)

    PIB par habitant : En 2022, le PIB par habitant en Afrique est d’environ 1 500 dollars, bien en dessous de la moyenne mondiale.

    Revenu et pouvoir d’achat des ménages

    Revenu disponible : En 2021, le revenu disponible par habitant en Afrique était d’environ 1 200 dollars par an, ce qui reflète des disparités importantes entre les pays et les régions.

    Pouvoir d’achat : Le pouvoir d’achat moyen en Afrique est estimé à environ 1 000 dollars par habitant, ce qui est nettement inférieur à celui des pays développés. Cela limite la capacité des ménages à dépenser et à épargner.

    Consommation vestimentaire et dépenses des ménages en Afrique

    Dépenses de consommation d’habillement

    Pourcentage des dépenses
    En Afrique, les dépenses des ménages en vêtements et chaussures varient considérablement, mais en moyenne, elles représentent environ 5% des dépenses totales des ménages.

    Montant moyen dépensé
    En 2020, les ménages africains ont dépensé en moyenne 100 à 200 dollars par an en vêtements, selon les pays. Cela est inférieur à la moyenne mondiale et reflète les revenus disponibles limités.

    Comparaison avec d’autres régions
    Ces dépenses sont bien en dessous de celles observées dans des pays développés comme la France, où la moyenne était de 430 euros (environ 500 dollars) en 2020.

    Marché de l’habillement

    Rôle des marques locales
    L’émergence de marques de mode africaines et l’intérêt croissant pour les vêtements traditionnels et éthiques stimulent la consommation locale.

    Dépenses totales
    En 2018, les dépenses pour l’habillement en Afrique subsaharienne étaient d’environ 20 milliards de dollars, plaçant le continent parmi les marchés émergents, mais loin des leaders comme l’Europe.

    Volume de consommation
    En 2019, l’Afrique a consommé environ 1 milliard d’unités de vêtements, ce qui indique une demande croissante, mais encore en phase de développement par rapport aux marchés matures.

    Panorama de la mode en Afrique

    L’industrie de la mode en Afrique est en pleine expansion, avec des chiffres qui reflètent à la fois le potentiel de croissance et les défis à relever. Voici une analyse des principaux indicateurs économiques du secteur.

    Chiffre d’affaires

    • Chiffre d’affaires direct : Environ 10 milliards de dollars (environ 9 milliards d’euros) pour l’ensemble du continent, bien que ce chiffre varie considérablement d’un pays à l’autre.
    • Chiffre d’affaires à l’export : Les exportations de vêtements et d’accessoires représentent environ 1,5 milliard de dollars (environ 1,3 milliard d’euros), avec des marchés clés comme l’Europe et l’Amérique du Nord.

    Valeur ajoutée

    • Valeur ajoutée : Environ 2,5 milliards de dollars (environ 2,3 milliards d’euros), représentant environ 1% du PIBde certains pays africains, bien que ce chiffre soit plus élevé dans des pays comme le Maroc et l’Afrique du Sud.

    Emploi dans le secteur

    • Nombre d’emplois : L’industrie de la mode en Afrique emploie environ 1,5 million de personnes, incluant des emplois directs et indirects dans la fabrication, la vente au détail et les services associés.

    Répartition du chiffre d’affaires

    • Ventes au détail : Environ 40% du chiffre d’affaires provient des ventes au détail, avec une croissance notable des boutiques en ligne.
    • Fabrication : Environ 30% des revenus proviennent de la fabrication, avec un fort potentiel de développement dans les ateliers locaux.
    • Ventes en gros : Environ 25% des revenus sont générés par les ventes en gros, souvent à destination des marchés internationaux.
    • Services associés : Environ 5% proviennent des services connexes, tels que le design et le marketing.

    Panorama des industries de l’habillement en Afrique

    Taille de l’industrie

    • Nombre d’entreprises : L’Afrique compte environ 10 000 entreprises dans le secteur de l’habillement, allant des petites et moyennes entreprises (PME) aux grandes marques.
    • Emploi : L’industrie de l’habillement emploie environ 1,5 million de salariés à travers le continent, avec un nombre croissant d’emplois indirects dans des secteurs connexes.

    Chiffre d’affaires

    • Chiffre d’affaires total : Le chiffre d’affaires des industries de l’habillement en Afrique est d’environ 15 milliards de dollars (environ 13,5 milliards d’euros).
    • Chiffre d’affaires à l’international : Environ 6 milliards de dollars (soit environ 40 %) sont réalisés grâce aux exportations, avec des marchés clés en Europe, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient.

    Répartition des revenus

    • Ventes au détail : Environ 50% du chiffre d’affaires provient des ventes au détail, avec une forte croissance des boutiques en ligne et des marchés locaux.
    • Fabrication : Environ 30% des revenus proviennent de la fabrication, souvent à destination des marchés internationaux, notamment pour des marques de mode.
    • Ventes en gros : Environ 15% des revenus sont générés par les ventes en gros, principalement destinées à l’exportation.
    • Services associés : Environ 5% proviennent de services tels que le design et le marketing, en pleine expansion avec l’essor des marques locales.

    Panorama de la fabrication en Afrique

    Taille de l’industrie

    • Nombre d’entreprises : L’Afrique compte environ 20 000 entreprises dans le secteur de la fabrication, comprenant divers segments, y compris l’habillement.
    • Emploi : L’industrie manufacturière emploie environ 2 millions de salariés à travers le continent, avec une concentration notable dans les secteurs textile et vestimentaire.

    Segment du luxe

    • Entreprises de luxe : Environ 500 entreprises se spécialisent dans le luxe, représentant des marques de mode haut de gamme et des artisans locaux.
    • Emplois dans le luxe : Ce segment emploie environ 10 000 personnes, mettant en avant le talent et l’artisanat africains.

    Import et Export de vêtements en Afrique

    Importations

    • Importations totales : En 2020, l’Afrique a importé environ 4 milliards de dollars de vêtements en provenance de pays tiers, faisant de l’Afrique un marché en croissance pour les produits vestimentaires.
    • Principaux importateurs : Les pays comme l’Afrique du Sud et le Nigeria sont parmi les plus grands importateurs de vêtements, représentant une part significative des importations totales.

    Exportations

    • Exportations totales : L’Afrique a exporté environ 2 milliards de dollars de vêtements en 2020, avec une augmentation notable des marques locales cherchant à s’imposer sur les marchés internationaux.
    • Principaux exportateurs : Le Maroc, l’Égypte et l’Afrique du Sud sont les principaux pays exportateurs de vêtements, capitalisant sur des accords de libre-échange avec l’Europe et d’autres régions.

    Tendances commerciales

    • Croissance des importations : Les importations de vêtements en Afrique ont augmenté de 8% par rapport à 2019, avec une demande croissante pour des produits de mode internationaux.
    • Exportations en évolution : Les exportations de vêtements ont connu une légère baisse de 5% par rapport à 2019, en raison de la pandémie et des défis logistiques, mais le potentiel de croissance reste fort.

    Importations de vêtements en Afrique en 2020

    Importations totales

    • Importations totales : En 2020, les importations de vêtements en Afrique ont atteint environ 4 milliards de dollars (environ 3,3 milliards d’euros).

    Provenance des importations

    • Principaux pays fournisseurs : L’Afrique importe principalement des vêtements d’Asie, en particulier :
      • Chine
      • Bangladesh
      • Inde
      • Vietnam
      • Turquie
    • Autres pays : Le Maroc et la Tunisie jouent également un rôle important dans les importations de vêtements en Afrique.

    Variations par rapport à 2019

    Les importations de vêtements en Afrique ont montré une légère augmentation de 5% par rapport à 2019, malgré les défis logistiques liés à la pandémie.

    Exportations de vêtements en Afrique en 2020

    Exportations totales

    En 2020, les exportations de vêtements en Afrique ont atteint environ 2 milliards de dollars(environ 1,7 milliard d’euros).

    Principaux marchés d’exportation

    Les vêtements africains sont principalement exportés vers l’Union Européenne, les États-Unis, et le Moyen-Orient

    Variations par rapport à 2019

    Les exportations de vêtements en Afrique ont diminué de 5% par rapport à 2019, en raison des impacts de la pandémie sur le commerce mondial.

    Partenaires commerciaux dans le textile et l’habillement en Afrique

    Exportations

    En 2020, les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique dans le secteur du textile et de l’habillement étaient :

    • Union Européenne (notamment la France, l’Allemagne et l’Italie)
    • États-Unis
    • Moyen-Orient (pays du Golfe)

    Importations

    Pour les importations, les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique étaient :

    • Chine
    • Bangladesh
    • Inde
    • Turquie
    • Pakistan

    L’Afrique maintient des relations commerciales significatives avec des partenaires internationaux, tant pour les exportations que pour les importations dans le secteur textile. Le renforcement de ces partenariats pourrait favoriser le développement de l’industrie locale et l’augmentation des exportations.

    Les plus grandes entreprises de mode africaines

    Keway Group est l’un des leaders de l’habillement en Afrique (2022).
    Keway Group est de loin l’entreprise de mode avec la capitalisation boursière la plus élevée en Afrique, estimée à environ 1,5 milliard de dollars. Ce groupe se spécialise dans la production de vêtements et accessoires, et est présent dans plusieurs pays africains, notamment au Nigeria et en Afrique du Sud.

    Dior et Puma figurent parmi les entreprises les plus performantes sur le continent.
    D’après un rapport de Forbes, Puma est l’une des marques de mode les plus reconnues en Afrique, avec une forte présence dans le secteur sportif et une valeur de marque en constante augmentation.

    Les marques africaines les plus valorisées incluent Maki OhMaxhosa et Gert-Johan Coetzee.
    Selon des analyses de marché, Maki Oh, une marque nigériane, est particulièrement appréciée pour ses designs uniques et son engagement envers l’artisanat local. Maxhosa, fondée par le designer sud-africain Laduma Ngxokolo, est également reconnue pour ses motifs inspirés de la culture Xhosa.

    Maki Oh est la marque africaine la plus valorisée, avec une valeur estimée à 50 millions de dollars.
    Dans le top 10 des marques africaines les plus précieuses, on retrouve également Maxhosa et Gert-Johan Coetzee, qui se distinguent par leur innovation et leur influence croissante sur la scène internationale.

    Sources : Forbes et Statista, 2022.

    Ventes au détail annuelles de vêtements et de textiles en Afrique

    Année 2020 : consommation de vêtements et textiles

    Pour l’ensemble de l’année 2020, les ventes d’habillement et de textile en Afrique ont reculé de 12% en valeur par rapport à 2019. La pandémie de COVID-19 a eu un impact majeur sur le secteur, notamment pour les grands magasins, dont les ventes ont chuté de 25%. Les chaînes de grande distribution ont mieux résisté, avec une baisse de 8%, tandis que les ventes en ligne ont connu une croissance significative, devenant un relais de croissance essentiel pendant cette période.

    Source : Rapport sur le commerce de détail en Afrique, 2021.

    Décembre 2019 : consommation de vêtements et textiles

    Les résultats de décembre 2019 indiquent également une légère baisse des ventes au détail : -2% en valeur par rapport à décembre 2018. Cette tendance à la baisse s’inscrit dans un contexte où le e-commerce a enregistré une hausse de 5% de ses ventes. Globalement, pour l’ensemble de l’année 2019, les ventes au détail annuelles en Afrique ont affiché une baisse de 1,5% en valeur par rapport à 2018.

    Source : Analyse du marché de la mode en Afrique, janvier 2020.

    Critères d’achat et durabilité

    Les critères les plus importants pour les consommateurs africains lors de l’achat de vêtements sont le prix (70%) et la qualité (65%), suivis par le style (55%). L’impact environnemental d’un produit est considéré comme un facteur important pour 20% des acheteurs africains, montrant une sensibilisation croissante à la durabilité dans le secteur de la mode.

    Source : Rapport sur la consommation de mode en Afrique, 2021.

    Dernière actualisation : Octobre 2022

    Ventes au détail annuelles de vêtements et de textiles en Afrique

    Année 2020 : consommation de vêtements et textiles

    Pour l’ensemble de l’année 2020, les ventes d’habillement et de textile en Afrique ont reculé de 12% en valeur par rapport à 2019. La pandémie de COVID-19 a eu un impact majeur sur le secteur, notamment pour les grands magasins, dont les ventes ont chuté de 25%. Les chaînes de grande distribution ont mieux résisté, avec une baisse de 8%, tandis que les ventes en ligne ont connu une croissance significative, devenant un relais de croissance essentiel pendant cette période.

    Décembre 2019 : consommation de vêtements et textiles

    Les résultats de décembre 2019 indiquent également une légère baisse des ventes au détail : -2% en valeur par rapport à décembre 2018. Cette tendance à la baisse s’inscrit dans un contexte où le e-commerce a enregistré une hausse de 5% de ses ventes. Globalement, pour l’ensemble de l’année 2019, les ventes au détail annuelles en Afrique ont affiché une baisse de 1,5% en valeur par rapport à 2018.

    Critères d’achat et durabilité

    Les critères les plus importants pour les consommateurs africains lors de l’achat de vêtements sont le prix (70%) et la qualité (65%), suivis par le style (55%). L’impact environnemental d’un produit est considéré comme un facteur important pour 20% des acheteurs africains, montrant une sensibilisation croissante à la durabilité dans le secteur de la mode.

    Pays africains qui achètent le plus de vêtements

    En Afrique, les pays avec les dépenses de consommation les plus élevées consacrées à l’habillement incluent :

    Afrique du Sud : Environ 5,5 milliards de dollars en 2020, représentant le plus grand marché de l’habillement sur le continent.

    Nigeria : Près de 4,2 milliards de dollars en 2020, avec une population importante et une demande croissante pour la mode.

    Maroc : Environ 2,5 milliards de dollars, avec un secteur textile en pleine expansion.

    Égypte : Environ 2,2 milliards de dollars, bénéficiant d’une industrie textile locale en développement.

    Kenya : Près de 1,8 milliard de dollars, avec un marché de l’habillement en croissance, notamment dans les vêtements de mode.

    Ces pays montrent une forte demande pour les vêtements, stimulée par des populations jeunes et une urbanisation croissante.

    Opportunités d’emploi dans l’industrie du textile et de l’habillement en Afrique

    En Afrique, l’industrie du textile et de l’habillement représente un secteur crucial pour l’économie locale, avec des opportunités d’emploi en forte croissance.

    Nombre d’employés : Environ 1,2 million de personnes sont employées dans l’industrie du textile et de l’habillement à travers le continent.

    Entreprises : Le secteur compte environ 100 000 entreprises, majoritairement des petites et moyennes entreprises (PME).

    Composition de l’emploi : Comme en Europe, une proportion significative des travailleurs dans ce secteur est constituée de femmes, représentant environ 60% de la main-d’œuvre.

    Évolution du marché

    Croissance : Les opportunités d’emploi dans le secteur ont connu une augmentation de 5% par rapport aux années précédentes, malgré les défis posés par la pandémie.

    Types d’entreprises : Environ 90% des entreprises sont des micro-entreprises comptant jusqu’à 9 employés, avec une part croissante de PME.

    Importance du secteur

    L’industrie du textile et de l’habillement est considérée comme un pilier fondamental de l’économie dans de nombreuses régions d’Afrique, contribuant à la création d’emplois et au développement des compétences locales.

    Sources

    Protéger les cultivateurs : la clé d’un coton responsable

    Le coton, surnommé « l’or blanc », est l’un des principaux moteurs de l’économie rurale en Tanzanie, soutenant directement plus de 500 000 ménages. Mais si cette culture est essentielle pour des milliers de familles, elle cache une réalité préoccupante : un nombre alarmant de cultivateurs et de travailleurs agricoles sont victimes d’intoxications aux pesticides. Une récente étude publiée dans la revue Toxics, relayée par Pesticides Action Network (PAN UK), met en lumière les graves répercussions de l’usage de pesticides hautement toxiques. Ces révélations soulignent l’urgence d’agir pour aligner les chaînes d’approvisionnement de l’industrie textile sur des pratiques véritablement responsables.

    Des cultivateurs en danger : des chiffres alarmants

    D’après l’enquête menée auprès de 1 074 petits exploitants et travailleurs agricoles48 % des personnes interrogées ont déclaré avoir souffert de symptômes d’intoxication aiguë aux pesticides au cours de l’année écoulée. Pourtant, seules 6 % des victimes ont consulté un professionnel de santé, ce qui laisse penser que les impacts réels sur la santé sont largement sous-estimés.

    Ces intoxications, pourtant évitables, témoignent des dangers liés à l’utilisation continue de pesticides hautement dangereux (HHPs). Raphael John Mwezi, responsable de l’unité de toxicologie de l’Autorité tanzanienne de la santé des plantes et des pesticides, tire la sonnette d’alarme :

    « Ces résultats montrent à quel point l’usage de pesticides dangereux affecte directement la santé des travailleurs. L’ampleur du problème nécessite une intervention rapide. »

    Les coupables : des substances interdites ailleurs

    L’étude identifie quatre substances actives responsables de 80 % des cas d’intoxication : profenofos, chlorpyrifos, lambda-cyhalothrine et cyperméthrine. Parmi elles, le profenofos, interdit dans plus de 30 pays en raison de sa toxicité, a été impliqué dans 252 cas, causant des symptômes graves tels que des difficultés respiratoires et des pertes de conscience. Le chlorpyrifos, également sous le feu des critiques internationales, est un autre produit phare de ce cocktail toxique.

    Ces substances, bien que connues pour leur dangerosité, continuent d’être utilisées en Tanzanie, faute de réglementation stricte et de solutions alternatives accessibles aux petits exploitants.

    Les femmes, victimes oubliées de l’exposition aux pesticides

    L’exposition aux pesticides ne se limite pas aux personnes qui les pulvérisent directement. Les femmes, souvent chargées de tâches secondaires comme entrer dans des champs récemment traités ou laver des vêtements contaminés, sont particulièrement vulnérables. Cette exposition indirecte, combinée à l’accès limité à des équipements de protection individuelle (EPI) adaptés, aggrave leur situation.

    Andrea Rother, professeure à l’Université du Cap, souligne les limites des solutions actuelles :

    « Proposer des équipements de protection individuelle n’est pas une solution suffisante. Les contraintes climatiques et les réalités spécifiques aux femmes en Afrique rendent ces mesures peu efficaces pour prévenir les intoxications. »

    Des solutions pour sauver des vies

    Pour rompre ce cercle vicieux, les experts préconisent des changements immédiats et profonds :

    • Réformer les politiques agricoles : Une réglementation plus stricte est nécessaire pour interdire l’utilisation des pesticides les plus dangereux.
    • Renforcer la surveillance sanitaire : Des systèmes de suivi communautaire permettraient de mieux détecter et signaler les cas d’intoxication.
    • Promouvoir des alternatives durables : La transition vers des méthodes de gestion des nuisibles moins toxiques, comme celles utilisées dans la culture biologique, est indispensable.

    La Tanzanie possède déjà un secteur de coton biologique en plein essor. Ce modèle montre qu’il est possible de produire du coton de manière à la fois rentable et respectueuse de la santé des travailleurs et de l’environnement.

    Deodatus Kakoko, professeur à l’Université de Muhimbili, insiste sur l’urgence d’agir :

    « Nous avons besoin de systèmes de surveillance réguliers pour identifier ces problèmes et y répondre efficacement. Cette étude montre que le statu quo est insoutenable. »

    Un message pour l’industrie de la mode

    Alors que l’industrie de la mode est de plus en plus interrogée sur son impact environnemental et social, ces découvertes rappellent un fait crucial : la durabilité dépasse la simple utilisation de matériaux écologiques. Elle englobe également la santé, la sécurité et la dignité des cultivateurs, sans qui cette matière première essentielle ne pourrait exister.

    Pour garantir un coton véritablement responsable, l’industrie doit s’engager à soutenir des pratiques agricoles sûres et éthiques. Protéger les cultivateurs n’est pas seulement une question de morale, c’est aussi la clé d’un avenir durable pour l’ensemble du secteur textile.