Rapport mondial sur le luxe 2025 : Plus d’ouvertures, les loyers repartent à la hausse

Le marché mondial du luxe retrouve son dynamisme. Selon le Global Luxury Retail Report 2025 de Savills, la reprise s’est confirmée en 2024 avec une augmentation significative des nouvelles ouvertures et une stabilisation, voire une hausse, des loyers dans les zones les plus prisées. Malgré les défis économiques, le secteur continue de tirer son épingle du jeu, porté par des marchés clés et une clientèle fortunée résiliente face aux turbulences.

Une reprise des ouvertures après un ralentissement

Après une année 2023 marquée par un essoufflement du nombre d’ouvertures, la tendance s’est inversée en 2024 avec une hausse globale de 12 % des nouvelles boutiques de luxe à travers le monde. La Chine, bien qu’en léger recul, reste un pilier majeur, représentant encore 40 % des nouvelles implantations. Ce chiffre illustre la place centrale du pays, même si sa part diminue progressivement (41 % en 2023).

L’Asie-Pacifique, hors Chine, a également enregistré une forte croissance, représentant 24 % des nouvelles ouvertures mondiales. Cette région a dépassé l’Amérique du Nord et l’Europe en termes d’expansion, avec le Japon en tête des marchés les plus dynamiques.

Les grandes métropoles reprennent leur rôle central

Avec la reprise des voyages internationaux, les villes Alpha mondiales – ces métropoles incontournables pour le commerce de luxe – ont regagné leur importance. ShanghaiPékin et Tokyo dominent le classement des nouvelles ouvertures en 2024, confirmant leur statut de carrefours stratégiques pour les marques. Des villes comme Hong Kong (9e place) et Singapour (5e place) continuent de renforcer leur attractivité.

Ce recentrage sur les grandes métropoles s’explique aussi par la concentration de clients fortunés dans ces marchés. Ces consommateurs, moins sensibles aux ralentissements économiques, ont permis aux marques comme Chanel et Hermèsde maintenir des performances solides, renforçant encore l’attrait des villes Alpha.

Des loyers en hausse dans les zones clés

La pression reste forte sur les emplacements premium. Tsim Sha Tsui à Hong Kong conserve son statut de destination la plus chère, avec des loyers atteignant 17 132 euros/m²/anMadison Avenue à New York et Bond Street à Londres ont grimpé respectivement aux deuxième et troisième places. Avec un loyer indicatif de 15 333 euros/m²/anBond Streetdépasse désormais la Via Monte Napoleone à Milan (15 000 euros/m²/an), qui occupait la première place en Europe en 2023.

En Asie, Ginza à Tokyo se classe cinquième avec des loyers à 13 406 euros/m²/an, tandis que Singapour se positionne plus bas, à la 19e place, avec 1 725 euros/m²/an.

Une stratégie à long terme pour le luxe

Selon Anthony Selwyn, co-directeur du commerce de détail mondial chez Savills, les marques de luxe adaptent leurs stratégies pour s’aligner sur les attentes des consommateurs :

« Les marques se concentrent de plus en plus sur des marchés domestiques riches, mais relativement sous-desservis, tout en renforçant leur présence dans les grandes métropoles internationales. La qualité des emplacements et des bâtiments devient un enjeu stratégique, alimentant la hausse des loyers dans les zones clés. »

Perspectives 2025 : entre stabilisation et vigilance

Pour Marie Hickey, directrice des recherches commerciales chez Savills, le marché du luxe entre dans une phase de consolidation :

« La stabilisation amorcée fin 2024 devrait se poursuivre cette année. Toutefois, les perspectives restent fragiles, notamment en raison du moral des consommateurs en Chine et aux États-Unis, qui pourrait limiter la croissance. Les investissements se concentreront sur les meilleures opportunités à court terme. »

Le luxe mondial, tout en affrontant des conditions économiques complexes, continue de démontrer sa capacité à évoluer. Les marques renforcent leur présence dans les zones stratégiques tout en explorant de nouveaux marchés. Avec des consommateurs toujours plus exigeants, l’innovation et l’adaptation resteront les clés pour maintenir cet élan.

L’élégance durable : le lin à l’honneur au BHV Rivoli

Dans une époque où la durabilité redessine les contours de la mode et du design, le BHV Rivoli se positionne comme un acteur engagé en célébrant le lin, cette fibre naturelle et locale, à travers l’événement Les Grands Gestes du Lin, organisé par l’Alliance du lin et du chanvre européen.

Depuis le 3 mai, et jusqu’au 8 juin, ce grand magasin parisien s’est métamorphosé en une véritable ode à cette matière noble. L’occasion de redécouvrir le lin sous toutes ses formes : chic, responsable et intemporel.

Un mois pour magnifier le lin

Les visiteurs du BHV Rivoli sont immédiatement plongés dans une ambiance élégante et immersive, où le lin est décliné dans toutes ses applications. Des vitrines spectaculaires aux espaces d’exposition repensés, tout le magasin célèbre cette fibre aux mille vertus.

Vêtements légers, accessoires raffinés, textiles d’intérieur et innovations en design… Le lin démontre qu’il est bien plus qu’une matière : il est un art de vivre.

Une fibre locale et durable

Si le lin est à l’honneur, ce n’est pas un hasard. Cultivé principalement en France et en Europe, il est la star de l’industrie textile durable. Son faible impact environnemental – pas d’irrigation nécessaire et très peu d’intrants chimiques – en fait une matière d’avenir.

Le lin incarne également une consommation raisonnée. En mettant en lumière le savoir-faire des artisans européens, l’événement sensibilise les visiteurs à l’importance de privilégier des choix éthiques et locaux.

Les temps forts de l’événement

Les Grands Gestes du Lin ne se limitent pas à une exposition. Des ateliers créatifs permettent au public d’apprendre à travailler cette fibre, tandis que des démonstrations et des conférences dévoilent ses secrets de fabrication. Les amateurs de mode et de design pourront échanger avec des créateurs engagés et repartir avec des inspirations pour adopter un style à la fois chic et écologique.

Pourquoi c’est un événement incontournable ?

Le lin incarne aujourd’hui une réponse aux défis de notre époque : conjuguer élégance, durabilité et innovation. Avec cet événement, le BHV Rivoli invite chacun à réfléchir à sa manière de consommer, tout en célébrant une matière profondément enracinée dans nos traditions européennes.

Que vous soyez passionné de mode, adepte de design ou simplement curieux de découvrir des alternatives responsables, Les Grands Gestes du Lin est une expérience à ne pas manquer.

🗓 Infos pratiques
📍 Lieu : BHV Rivoli, Paris
📅 Dates : du 3 mai au 8 juin 2025
🎟 Entrée libre

Estée Lauder : La beauté vacille, les bénéfices s’effondrent

Symbole d’élégance et de luxe, Estée Lauder traverse une tempête sans précédent. Face à une chute vertigineuse de ses profits et à des pressions économiques mondiales croissantes, le géant américain des cosmétiques peine à conserver son éclat. Entre janvier et mars, son bénéfice net a dégringolé de 53%, atteignant seulement 159 millions de dollars, un coup dur pour une entreprise habituée à briller.

Des chiffres alarmants

Malgré un bénéfice ajusté par action de 65 cents, bien au-delà des attentes des analystes fixées à 31 cents, cela ne suffit pas à masquer la baisse de 10% du chiffre d’affaires, qui s’établit désormais à 3,55 milliards de dollars. Bien que ces résultats surpassent les prévisions, ils révèlent une tendance inquiétante pour une marque qui a longtemps surfé sur la croissance mondiale.

Dans un communiqué, Estée Lauder a mis en lumière les raisons de cette débâcle : une baisse de confiance des consommateurs, un ralentissement marqué en Chine, et des coûts de production en hausse, exacerbés par une inflation persistante et des droits de douane pénalisants.

La Chine, un moteur qui s’essouffle

Considéré autrefois comme un marché d’or pour les marques de luxe, la Chine montre désormais des signes de faiblesse. Les consommateurs, qui étaient auparavant un moteur clé de la croissance d’Estée Lauder, font preuve de prudence. « La conversion des consommateurs chinois est plus faible », a reconnu le groupe, soulignant une tendance mondiale pesant sur l’ensemble du secteur.

La riposte : un plan audacieux

Face à cette crise, Estée Lauder a dévoilé un plan de restructuration massif. D’ici fin 2026, l’entreprise prévoit de supprimer 5 800 à 7 000 postes, soit près de 10% de ses effectifs mondiaux. Ce programme, d’un coût estimé entre 1,2 et 1,6 milliard de dollars, vise à réduire les coûts et à réorganiser en profondeur la structure de l’entreprise.

À ce jour, plus de 2 600 postes ont déjà été supprimés, représentant 623 millions de dollars de charges cumulées. Malgré l’ampleur de ces suppressions, le PDG Stéphane de La Faverie reste optimiste : « Nous sommes confiants dans notre capacité à renouer avec une croissance solide d’ici 2026, à condition que les récents droits de douane soient significativement allégés. »

Un luxe sous tension

Cette restructuration n’est cependant pas sans conséquences. À la Bourse de New York, l’action Estée Lauder a chuté de 3,55% en une journée, reflet des doutes des investisseurs quant à la capacité de l’entreprise à redresser la barre.

Pour une marque qui incarne depuis des décennies l’excellence et la beauté intemporelle, ce revers sonne comme un signal d’alarme. Comment Estée Lauder pourrait-elle à nouveau séduire des consommateurs de plus en plus exigeants, tout en absorbant les secousses d’un marché mondial en pleine mutation ?

L’heure de la réinvention

Estée Lauder se trouve désormais à un tournant historique. Dans un secteur en pleine transformation, où l’innovation et la durabilité dictent les règles, l’entreprise doit réinventer son modèle sans perdre son essence. Son plan de restructuration massif constitue une réponse forte, mais suffira-t-il à restaurer son éclat face à une concurrence féroce ?

Le défi est immense, mais l’histoire de l’entreprise prouve qu’elle sait se relever. À l’image de ses produits iconiques, Estée Lauder devra s’appliquer à elle-même ce qu’elle promet à ses consommateurs : une renaissance, plus forte et plus éclatante que jamais.

LVMH en tête : le grand réveil de la mode au Change Now 2025

Du 24 au 26 avril 2025, le salon Change Now a transformé le Grand Palais de Paris en véritable épicentre mondial de la durabilité, rassemblant 40 000 participants, 10 000 entreprises et des représentants de 140 pays. Parmi les nombreuses industries présentes, LVMH s’est imposé comme une voix clé, défendant des solutions ambitieuses pour redéfinir l’avenir de la mode et du luxe dans un monde en quête de responsabilité.

Deux moments forts ont marqué cet événement : le discours visionnaire d’Hélène Valade (LVMH) sur la collaboration avec les fournisseurs et l’intervention percutante d’un chef amérindien, rappelant à tous les valeurs fondamentales qui sous-tendent la durabilité.

Le réveil de la mode

Bien que la zone dédiée à la mode ait occupé un espace modeste lors du salon—avec seulement 28 exposants—le secteur a envoyé un message puissant : l’industrie est prête à affronter son impact environnemental et à embrasser l’économie circulaire.

En tête de ce mouvement, on retrouve la Fédération de la Mode Circulaire, qui a rassemblé 300 membres depuis sa création en 2020. Son étude récente, réalisée avec KPMG France, a mis en lumière les leviers économiques et environnementaux nécessaires pour transformer l’industrie de la mode en Europe. Pendant ce temps, Kering, leader de longue date en matière de durabilité, a présenté son Kering Generation Award, aux côtés d’autres acteurs majeurs tels que l’Institut Français de la Mode et L’Atelier des Matières.

Les start-ups ont également marqué les esprits, avec des solutions innovantes pour réduire le gaspillage et prolonger la durée de vie des vêtements. Save Your Wardrobe et Prolong ont dévoilé des systèmes basés sur des logiciels pour gérer les retours produits et prolonger les cycles de vie des vêtements. Ces innovations reflètent un réveil collectif : l’industrie ne se contente plus de parler de changement, elle agit.

Hélène Valade : la vision de LVMH pour une chaîne d’approvisionnement durable

Sur la scène AgoraHélène Valade, directrice du développement environnemental chez LVMH, a prononcé un discours captivant, plaçant le géant du luxe à l’avant-garde de la révolution durable dans la mode. En tant que présidente de l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE), Valade a porté un message de collaboration et de responsabilité.

« En Italie, il y a 60 000 petites entreprises qui alimentent la chaîne d’approvisionnement du luxe », a-t-elle expliqué. « La nature fragmentée de ce réseau rend la collecte de données complexe, mais c’est un défi que nous devons relever pour atteindre une véritable durabilité. »

La réponse de LVMH ? Le lancement de ‘Licensing Business Partners’, un plan ambitieux visant à harmoniser les exigences de traçabilité entre les grandes marques de luxe comme Chanel, Hermès et Dior. En réduisant les inefficacités et en unifiant la collecte de données, l’initiative cherche à libérer les fournisseurs des lourdes charges administratives répétitives, afin qu’ils puissent se concentrer sur leur impact environnemental. « Il s’agit de donner à nos partenaires les outils nécessaires pour réussir leur transition écologique, tout en rendant le processus plus cohérent à l’échelle de l’industrie », a expliqué Valade.

Un rappel intemporel venu des racines

Au milieu des stratégies innovantes et des plans d’action, un moment de réflexion a émergé avec l’intervention d’un chef amérindien. Ses mots, simples mais lourds de sens, ont frappé l’audience : respectez la Terre et protégez les générations futures. Son intervention a servi de rappel poignant que la durabilité ne se limite pas à des solutions technologiques. Elle repose sur des valeurs fondamentales.

LVMH et l’avenir de la mode

Le Change Now 2025 a révélé une vérité essentielle : l’industrie de la mode est à un tournant décisif, et LVMH mène la charge. Avec des initiatives comme Licensing Business Partners et des investissements profonds dans la collaboration, le géant du luxe ne se contente pas de s’adapter, il façonne activement l’avenir.

Mais comme l’a rappelé le chef amérindien, la véritable durabilité va au-delà des stratégies d’entreprise. Elle exige un changement de mentalité qui place la planète avant le profit et reconnaît que les choix d’aujourd’hui façonneront l’héritage de demain.

Pour LVMH et l’ensemble de l’industrie de la mode, les enjeux n’ont jamais été aussi élevés. La question n’est plus de savoir s’il faut changer, mais si le changement sera suffisamment audacieux pour faire la différence. Et avec des leaders comme LVMH à la barre, il y a de l’espoir que la réponse réside dans l’action, et non dans la rhétorique.